bienvenue à tous,

Il me revient un vers de Renée Vivien ( ma poétesse favorite ),
« Quelqu’un
Dans l’avenir
Se souviendra
De nous… »
Cette strophe résume aisément le sujet d’ « histoirecenthistoires ».
L’intérêt porté, par nos contemporains, aux vedettes actuelles occulte
bien souvent le souvenir des célébrités d’autrefois.
Tranquillement, peu à peu, le temps et les hommes ont effacé leurs empreintes de nos mémoires.
Retrouver leurs traces, se souvenir d’elles, est la pensée de ce blog.
J’affectionne aller reconnaître les catacombes du passé, où dorment ces héroïnes et ces héros.
J’aime questionner les ruines des lieux où leurs cœurs battirent. Je m’émerveille de voir ces endroits abandonnés, pourtant magiques, se ranimer, au premier accent du rêve, et retrouver tout leur éclat ancien.
Je vous invite à partager avec moi, ces rêves, ces enchantements, par des textes, de la poésie, des images et des récits de voyages.
C’est à une « odyssée » que je vous convie.
Embarquons alors et voguons !
J .D.

dimanche 5 février 2012

Un autre traité franco-russe de Tilsit ?

Alexandre Ier

1807, l’entrevue de Tilsit, l’image est connue, une barge sur un fleuve, le Niémen, deux empereurs, l’un Français, Napoléon Ier, l’autre Russe, Alexandre Ier.  Tous deux signent le fameux traité qui clos la guerre.  Les articles de ce traité sont à présent bien connus.

Mais il semble qu’il existe ou qu’il ait existé un autre traité franco-russe de Tilsit.

En 1812, paraissait, dans la gazette de Madrid, les clauses d’une convention secrète signée à Tilsit en 1807.  Cet accord-là, plus court, et sensiblement différent du premier, portait seulement les signatures du prince russe Kourakin et de Talleyrand.  Ce curieux document sera encore publié en 1822, dans quelques journaux britanniques.

Roi de Naples, puis d’Espagne, Joseph Bonaparte, frère de Napoléon, a toujours nié l’existence d’un tel arrangement.

En supposant l’existence authentique de ce document, il serait le véritable point de départ de l’affaire des guerres de la péninsule ibérique depuis 1807.  Le Tsar abandonnait complètement l’Espagne et le Portugal à Napoléon.  Il prouverait encore que cette grande opération de renversement de dynasties, dont les suites seront désastreuses, n’entrait pas seulement dans les plans de Napoléon, mais qu’elle était liée à un système général de partage de l’Europe entre la France et la Russie.

Talleyrand
                                                               
Il est difficile de savoir si ce traité a véritablement existé.  Si cela était, toute trace de ce document compromettant  pour les signataires a dû probablement disparaître en 1814.  A cette époque, Napoléon logeait à l’île d’Elbe et l’empereur Alexandre habitait à Paris chez Talleyrand.  L’empereur de Russie et l’ancien ministre avaient le plus grand intérêt à détruire cet accord et rien ne leur était plus facile. 

Quoiqu’il en soit, vrai ou faux, voici les articles de cette curiosité :

Art. 1er. La Russie prendra possession de la Turquie européenne, et étendra ses possessions en Asie autant qu’elle jugera convenable.

Art.  2.  La dynastie des Bourbons d’Espagne, et la maison de Bragance en Portugal, cesseront de régner.  Un prince de la famille Bonaparte succédera à chacune de ces couronnes.

Art.  3.  L’autorité temporelle du pape cessera ; Rome et ses dépendances seront réunis au royaume d’Italie.

Art.  4.  La Russie s’engage d’aider la France de sa marine pour la conquête de Gibraltar.

Art.  5.  Les Français prendront possession des villes situées en Afrique, telles que Tunis, Alger, etc. ; et, à la paix générale, toutes les conquêtes que les Français pourront faire en Afrique seront données en indemnité aux rois de Sardaigne et de Sicile.

Art.  6.  L’île de Malte sera possédée par les Français, et il ne sera fait aucune paix avec l’Angleterre tant qu’elle n’aura pas cédé cette île.

Art.  7.  Les Français occuperont l’Egypte.
Art.  8. La navigation de la Méditerranée ne sera permise qu’aux navires et vaisseaux français, russes, espagnols et italiens ; toutes les autres nations en seront exclues.

Art.  9.  Le Danemark sera indemnisé dans le nord de l’Allemagne par les villes hanséatiques, sous la clause cependant qu’il consentira à remettre son escadre dans les mains de la France.
Art.  10.  Leurs Majestés les Empereurs de Russie et de France conviendront ensemble d’un règlement d’après lequel il ne sera permis, à l’avenir, à aucune puissance de mettre en mer des navires marchands, à moins qu’elle n’entretienne un certain nombre de bâtiments de guerre.

                                                             



1 commentaire:

  1. Je vais faire de la pub pour vous parce que j'ai vraiment apprécié l'article. Tiens je vais un peu regarder aussi dans vos archives. A mon avis je devrais trouver des choses qui m'intéressent parce que votre blog est très bien tenu, riche et le plus important : intéressant (et d'autant plus pour les gens comme moi qui partagent la même passion). Big merci!

    RépondreSupprimer